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Page:Lorrain - Les fleurs poétiques, simples bluettes, 1890.djvu/171

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Poésies diverses.

Quel séduisant tableau !
De coquettes maisons, une côte fertile,
Des champs, des prés, des bois, comme inclinés sur l’eau,
Mariaient leurs couleurs à l’azur de la mer
Baignant d’Inishowen les pittoresques rives,
Et mêlaient leurs parfums à cet arôme amer
Que du large apportait la brise aux ailes vives.
Ici s’offrait aux yeux un verdoyant coteau
Sur le versant duquel s’élevait un château ;
Là, les restes d’un fort perdus dans le feuillage ;
Et plus près, des rochers, une agréable plage.
Sur le gazon en fleur, à l’ombre des bosquets,
Du pont nous pouvions voir danser des jeunes filles,
En groupes gracieux comme de frais bouquets.
Des accords vifs et gais, montant dans les ramilles,
Arrivaient jusqu’à nous… Le flot semblait rêver ;
Le vapeur se taisait comme pour écouter…