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Page:Lorrain - Les fleurs poétiques, simples bluettes, 1890.djvu/192

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Les Fleurs poétiques.


Moi qui jurai cent fois de n’en plus jamais faire,
J’ai menti comme un Parthe. À peine la lumière
M’a-t-elle ouvert les yeux, qu’esclave du métier,
Il me faut à l’instant des plumes, du papier,
Aussi des cordes pour ma lyre.

Quand on ne sait comment diriger un navire,
On ne s’installe pas, la main au gouvernail,
Le modeste artisan parle de son travail ;
Et quant au médecin, il parle médecine !
Mais tous, instruits ou non, dans la langue divine,
Nous voulons bégayer et composer des vers.

C’est une folie, un travers ! —
Pourtant il a du bon, ce travers si bizarre.