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ISOLÉ


Seul… et c’est là l’énigme étrange de sa vie ?

Le soir à l’Opéra dans sa loge ; aux retours
Du Bois, dans son coupé, seul on le voit toujours,
Partout, sans un salut, sans une sympathie.

Cet homme a cependant le grand train qu’on envie,
L’hôtel aux cent tableaux signés de noms fameux,
Les chevaux haut cotés et les printemps brumeux
À Londres, aux deux mois de la saison suivie.

Comte hongrois madgyar et fils de grand seigneur,
Il n’a jamais forfait aux règles de l’honneur
Selon les lois du cercle, où le failli s’affiche…
Et seul entre ses grooms et Stany son caniche,
Il vit morne et parqué dans son triste bonheur
D’être trop fantaisiste en étant né trop riche.