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L’IMPAIR


Dans son long peignoir de Malines,
Pensive, avec des gestes lents
De ses errantes malins câlines,
Elle effeuilla les lilas blancs.

Quand elle eut au bord de l’alcôve
Éparpillé toutes les fleurs,
Elle prit son éventail mauve
Et, baignant ses chaudes pâleurs

Dans le rythme ailé de la soie,
La belle au profil insolent
Me dit : « Mon cœur n’a plus de joie,
« En vérité, c’est désolant.

« Vous aviez tout, vous, pour me plaire :
« L’air commun et les yeux goulus
« Des gars normands peinant dans l’aire
« À blé, débraillés et velus.