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VALSE LENTE


Mince et blonde, en satin bleu pâle
Et l’aigrette de diamant,
En clartés droites s’allumant
Sur sa frêle tête idéale,

Elle ôte avec des gestes lents
Ses gants montant jusqu’à l’épaule
Et, sous les feux étincelants
Du triple collier qui la frôle,

Elle attend, désirant savoir
Pourquoi, si correct d’habitude,
Le comte avait au bal ce soir
Cette étrange et morne attitude ;

Et, relevant ses bandeaux roux,
Un peu défrisés sur la tempe,
Elle interroge le jaloux
En tête-à-tête sous la lampe.