Page:Lorrain - Modernités, 1885.djvu/83

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Elles gravissaient, côte à côte,
Dans l’air clair et bleu des matins,
L’étroit raidillon de la côte
Avec des rires argentins.
 
L’horizon des mers autour d’elle,
Troué de vols de goëlands,
Nimbait d’éclairs et de coup d’ailes
Leurs cous minces et leurs fronts blancs.
 
Au milieu de la calme houle
Des blés et des lins jaunissants,
Dont l’ombre murmurante roule
Des fleurs et des odeurs d’encens,

Elles allaient dans la rosée,
Et le velouté de leur chair,
Dans le bleu du ciel enchâssée,
Fleurissait au bord de la mer.
 
On arrivait à la masure.
Contre les vieux pommiers sans fleurs
Chacune essuyait sa chaussure,
Aux cris des dindons querelleurs.