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tour du pays, mais Gilvaethwy, fils de Don[1] et Eveydd[2], fils de Don, ses neveux, fils de sa sœur, ainsi que les gens de sa famille, le faisaient à sa place ; la jeune fille ne le quittait pas. Or, Gilvaethwy tourna ses pensées vers la jeune fille et se mit à l’aimer au point qu’il ne savait que faire à cause d’elle. Tel était son amour qu’il commença à dépérir, couleur, physionomie, aspect extérieur : c’est à peine si on l’aurait reconnu. Gwydyon[3],
- ↑ Les enfants de Don sont Amaethon, Gilvaethwy, Govannon, Heveydd, Gwydyon et Aranrot. Ce mabinogi fait de Don leur mère. Suivant les Iolo mss., il y a eu un Don roi de Llychlyn (Scandinavie) et de Dulyn (Dublin) qui, vers 267 après J.-C., amena les Gaëls en Gwynedd. Ils y restèrent pendant cent vingt-neuf ans, jusqu’à l’époque où ils furent chassés par les fils de Cunedda venant du nord de l’Angleterre (p. 81). Il y a eu encore ici probablement confusion entre un personnage mythologique et un personnage réel. Chez les Irlandais, il y a aussi un Don, l’aîné des fils de Milet, personnage mythologique, et un Don Dess, roi de Leinster, dont les fils ravagèrent, avec un roi des Bretons, la plus grande partie des côtes de Bretagne (O’Curry, On the manners, II, 189 ; III, 136, 13-1).
- ↑ Eveidd, appelé Euuyd chez Taliesin (Skene, p. 200, v. 1).
- ↑ Gwydyon est le plus célèbre des fils de Don, et un personnage des plus fameux dans la légende galloise. Suivant les Iolo mss., il était roi de Mon et de Gwynedd. Ce serait lui qui, le premier, aurait appris la lecture et les sciences des livres aux Gaëls de Mon et d’Irlande. Il aurait appelé auprès de lui Maelgyn Hir, barde de Landaf, qui aurait remporté tous les prix et aurait péri victime de la jalousie des Gaëls (77, 78). Dans les Triades, c’est un des trois astrologues avec Idris Gam et Gwynn ab Nudd (Myv. arch., p. 409, col. 1) ; c’est un grand magicien ; il apprend la magie de Math (voy. la note à Math) ; c’est par sa magie qu’il gouverne Gwynedd, aidé en cela des conseils de Mor ap Morien (Iolo mss., p. 263, 20). C’est un des trois grands bergers de l’île ; il garde son troupeau de deux mille vaches à lait en Gwynedd, au-dessus de Conwy ; les deux autres sont Benren, qui garde les troupeaux de Caradawc ab Bran et Llawfrodedd Varvawc, qui garde les troupeaux de Nudd Hael. Le Livre Noir mentionne Caer Lew et Gwydyon (Skene, Four ancient books, II, p. 57, 3). Taliesin le mentionne souvent (Skene, Four ancient books, II, p. 138, 29 ; 154, 25 : « J’ai été au combat de Goddeu avec Llew et Gwydyon »). Un de ses poèmes est, à ce sujet, particulièrement intéressant : « L’homme le plus habile dont j’aie entendu parler est Gwydyon ap Don, aux forces terribles – je lis dygynnertheu au lieu de dygynuertheu ; on pourrait aussi supposer dygynwyrtheu, « aux prodiges terribles », – qui a tiré par magie une femme des fleurs, qui emmena les porcs du Sud ; car c’est lui qui avait la plus grande science (Kan bu idaw disgoreu, « leg. Kan bu idaw disc goren)… qui forma du sol ( ? ) de la cour des coursiers et des selles remarquables » (Skene, p. 158, vers 13-21). Plus loin, le poète nous dit qu’il a vu, le dimanche, une lutte terrible dans laquelle était engagé Cwydyon à Nant Ffrangcon (près de Carnarvon) ; le jeudi ils vont à Mon (ibid., v. 27). Le Livre Rouge vante aussi l’habileté de Lleu et Gwydyon (Skene, II, p. 302, v. 8). Llewis Glyn Cothi fait allusion à Caer Gwydyon qui, d’après les éditeurs, serait la voie lactée (p. 254, vers. 1). Gilvaethwy n’est guère connu.