Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
entre deux personnes, chuchotée aussi bas que possible, si le vent l’atteint[1], il la sait. » ― « C’est bien, n’en dis pas plus long, je connais ta pensée : tu aimes Goewin. »
En voyant que son frère connaissait sa pensée, Gilvaethwy poussa un soupir le plus profond du monde. « Cesse de soupirer, mon âme, » dit Gwydyon ; « ce n’est pas ainsi que l’on vient à bout d’une entreprise. Je ferai soulever, puisqu’il n’y a pas d’autre moyen, Gwynedd, Powys[2] et le Sud[3] pour pouvoir aller chercher la jeune fille. Sois joyeux ; je ferai cela pour toi. »
Ils se rendirent aussitôt auprès de Math, fils de Mathonwy. « Seigneur, » dit Gwydyon, « j’ai appris qu’il était arrivé en Dyvet une espèce d’animaux
- ↑ V. le mabinogi de Lludd et Llevelys : les Corranicit, race étrangère, avaient ce privilège.
- ↑ Une des trois grandes divisions du pays de Galles. Powys, à l’époque de sa plus grande étendue, était borné à l’ouest et au nord-ouest, par Gwynedd ; au sud, par le Cardiganshire et la Wye, et à l’est, par les marches d’Angleterre, depuis Chester jusqu’à la Wye, un peu au-dessus d’Hereford. La capitale avait d’abord été Pengwern, aujourd’hui Shrewsbury, appelée par les Gallois maintenant Amwythic. Les empiètements des Saxons firent transporter la capitale de Pengwern plus à l’intérieur, à Mathraval. Suivant Powel, ce transfert aurait eu lieu en 796, après l’achèvement du fossé d’Offa : mais les Iolo mss., p. 30, donnent encore Pengwern comme capitale du temps de Rhodri le Grand qui mourut en 877.
- ↑ Le Sud (Deheubarth), formant le royaume de Dinevwr, comprenait tout le reste du Pays de Galles, c’est-à-dire tout l’ancien pays des Demetae et des Silures représentés par les deux évêchés de Saint-David et de Llandaf.