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Page:Loth - Mabinogion, tome 1.djvu/189

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Au bout d’un an, jour pour jour, on entendit un grand bruit contre les parois de la chambre, ce qui excita aussitôt les aboiements des chiens. « Allez voir, » dit Math, « ce qu’il y a dehors. » ― « Seigneur, » dit quelqu’un, « je viens d’aller voir, il y a là un cerf, une biche et un faon. » Il se leva aussitôt et sortit ; il aperçut, en effet, trois bêtes : un cerf, une biche et un faon vigoureux. Il leva sa baguette en disant : « Que celui d’entre vous qui a été biche l’année dernière soit sanglier cette année, et que le cerf soit une truie. » Et il les frappa de sa baguette. « Le petit, je le prends, » ajouta-t-il ; « je le ferai élever et baptiser. » On lui donna le nom de Hyddwn [1]. « Allez, » dit-il ; « vous serez l’un sanglier mâle, l’autre femelle, et vous aurez les mêmes instincts que les porcs des bois. Dans un an, trouvez-vous sous les murs de cette maison avec votre petit. » Au bout de l’année, les aboiements des chiens se firent entendre sous les murs de la chambre, et toute la cour accourut de ce côté. Il se leva lui-même et sortit. Dehors, il aperçut trois bêtes : un sanglier mâle, un sanglier femelle et un petit très fort pour l’âge qu’il paraissait. « Celui-ci » dit-il, « je le garde, et je le ferai baptiser. » Et, d’un coup de sa baguette, il en fit un bel adolescent brun et fort. On l’appela Hychtwn [2]. « Que

  1. Hyddwn ; l’auteur le fait dériver de hydd, « cerf, » armoric., heiz.
  2. Hychtwn. Hych en composition, non accentué = hwch, « porc, truie, » arm. houch.