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Page:Loth - Mabinogion, tome 1.djvu/193

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cour ainsi jusqu’à l’âge de quatre ans ; il eût été bien assez développé pour un enfant de huit ans. Un jour, il alla se promener au dehors à la suite de Gwydyon. Celui-ci se rendit avec lui à Kaer Aranrot. En le voyant entrer, Aranrot se leva pour aller à sa rencontre, lui souhaiter la bienvenue et le saluer. « Dieu te donne bien, » dit-il, ― « Quel est donc, » dit-elle, « cet enfant qui te suit ? » ― « Cet enfant c’est ton fils, » répondit Gwydyon. ― « Homme, » s’écria-t-elle, « quelle idée t’a pris de m’outrager ainsi, de poursuivre et de maintenir aussi longtemps mon déshonneur ? » ― « Si tu n’as pas d’autre déshonneur que celui de voir nourrir par moi un enfant aussi beau que celui-ci, ce sera peu de chose. » ― « Quel est le nom de ton fils ? » ― « Eh bien, je jure qu’il aura cette destinée qu’il n’aura pas de nom avant d’en avoir reçu un de moi. » ― « J’en atteste Dieu ; tu es une femme de rien ; l’enfant aura un nom quand même tu le trouverais mauvais, et toi, tu ne retrouveras plus jamais celui que tu es si furieuse d’avoir perdu, celui de pucelle. » En disant ces mots, il sortit furieux et retourna à Kaer Dathyl où il passa la nuit.

Le lendemain il se leva, prit l’enfant avec lui et alla se promener sur les bords de la mer, entre l’Océan et Aber Menei. Il fit paraître par enchantement un navire à l’endroit où il aperçut des algues et du varech ; il transforma les algues et le goémon en cordwal en grande quantité ; il lui