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Page:Loth - Mabinogion, tome 1.djvu/232

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Lludd, son fils aîné.

Il le gouverna d’une façon prospère, renouvela les murailles de Llundein et les entoura de tours innombrables. Puis il ordonna à tous les citoyens d’y bâtir des maisons telles qu’il n’y en eût pas d’aussi hautes dans les autres royaumes. C’était aussi un bon guerrier ; il était généreux, distribuant largement nourriture et boisson à tous ceux qui en demandaient. Quoiqu’il possédât beaucoup de villes et de cités fortifiées, c’était celle-là qu’il préférait ; il y passait la plus grande partie de l’année. C’est pourquoi on l’a appelée Kaer Ludd [1] ; à la fin, elle s’est appelée Kaer Lundein ; c’est après qu’elle eut été envahie par une nation étrangère qu’elle prit ce nom de Llundein ou de Llwndrys. Celui de tous ses frères qu’il aimait le mieux, c’était Llevelys, parce que c’était un homme prudent et sage.

Llevelys ayant appris que le roi de France était mort sans autre héritier qu’une fille et qu’il avait laissé tous ses domaines entre ses mains, vint trouver son frère Lludd pour lui demander conseil et appui ; il songeait moins à son propre intérêt qu’à l’accroissement d’honneur, d’élévation et de dignité qui en résulterait pour leur race s’il pouvait aller au royaume de France demander comme femme cette jeune héritière. Son frère tomba d’accord avec

  1. Caer Ludd se trouve pour la première fois chez Gaufrei de Monmouth. Depuis, ce terme a été souvent employé par les écrivains gallois.