Page:Loth - Mabinogion, tome 1.djvu/240

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à côté. Pendant qu’il était ainsi, armé de toutes pièces, vers la troisième veille de la nuit, il entendit beaucoup de récits charmants et extraordinaires, une musique variée, et il sentit qu’il ne pouvait résister au sommeil. Plutôt que de se laisser arrêter dans son projet et vaincre parle sommeil, il se jeta à plusieurs reprises à l’eau. À la fin, un homme de très grande taille, couvert d’armes lourdes et solides, entra, portant un panier, et se mit à y entasser, comme il en avait l’habitude, toutes les provisions de nourriture et de boisson. Puis il se mit en devoir de sortir avec le tout. Ce qui étonnait Lludd le plus, c’est que tant de choses pussent tenir dans le panier. Lludd se lança à sa poursuite et lui dit : « Attends, attends. Si tu m’as fait bien des affronts et causé beaucoup de pertes, désormais tu ne le feras plus, à moins que les armes ne décident que tu es plus fort et plus vaillant que moi. » L’homme déposa immédiatement le panier à terre et l’attendit. Un furieux combat s’engagea entre eux : les étincelles jaillissaient de leurs armes. À la fin, Lludd le saisit ; le sort voulut que la victoire lui restât ; il renversa sous lui l’oppresseur sur le sol. Vaincu par la force et la vaillance de Lludd, celui-ci lui demanda merci. « Comment, » dit le roi, « pourrais-je te donner merci, après toutes les pertes et les affronts que j’ai éprouvés de ta part ? »

― « Tout ce que je t’ai fait perdre, » répondit-il, « je saurai t’en dédommager complètement. Je ne ferai plus rien de pareil, et je serai désormais