Page:Loth - Mabinogion, tome 1.djvu/95

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d’hier. Sois prêt, valet, pour aller savoir qui elle est. » ― « Volontiers, seigneur. » L’écuyer monta à cheval, mais avant qu’il ne fût bien installé en selle, elle avait passé à côté de lui en lui laissant entre eux une certaine distance ; elle ne semblait pas se presser plus que le jour précédent. Il mit son cheval au trot, pensant que, quelque tranquille que fût son allure, il l’atteindrait. Comme cela ne lui réussissait pas, il lança son cheval à toute bride ; mais il ne gagna pas plus de terrain que s’il eût été au pas. Plus il frappait le cheval, plus elle se trouvait loin de lui, et cependant elle ne semblait pas aller d’une allure plus rapide qu’auparavant. Voyant que sa poursuite était sans résultat, il retourna auprès de Pwyll. « Seigneur, le cheval ne peut pas faire plus que ce que tu lui as vu faire. » ― « Je vois, » répondit-il, « qu’il ne sert à personne de la poursuivre. Par moi et Dieu, elle doit avoir une mission pour quelqu’un de cette plaine ; mais elle ne se donne pas le temps de l’exposer. Retournons à la cour. » Ils y allèrent et y passèrent la nuit, ayant à souhait musique et boissons.

Le lendemain, ils passèrent le temps en divertissements jusqu’au moment du repas. Le repas terminé, Pwyll dit : « Où est la troupe avec laquelle j’ai été, hier et avant hier, au haut du tertre ? » ― « Nous voici, Seigneur, » répondirent-ils. « Allons nous y asseoir. » ― « Et toi, » dit-il à son écuyer, « selle bien mon cheval, va vite avec lui sur la route, et apporte mes éperons. » Le serviteur le