Page:Loti, Matelot (illustration de Myrbach), 1893.djvu/203

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taire, serait-elle hantée du souvenir de Jean et de son image, lente à disparaître ; reverrait-elle quelquefois, à la tombée des soirs attiédis, sous l’obscurité des verdures renouvelées, une ombre adossée aux troncs de ces arbres continuellement pareils, — l’ombre jeune de celui qu’elle avait aimé ?…

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XLIV


La Gyptis, après tant de voyages à travers les eaux chaudes du fleuve, contre ses courants rapides, se tenait une fois de plus à son poste habituel, dans les roseaux, en face du village perdu.

Et maintenant, c’était pour Jean l’heure de quitter ce pays.

Par un soir immobile, pareil au soir qui, dix-huit mois auparavant, l’avait vu arriver solide et fort, il s’en allait à pas ralentis, vers une voiture, appuyé au bras