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des distractions moins coûteuses, que je puis ce soir même vous offrir, monsieur Marketo… Un peu de musique, par exemple, vous sera agréable sans doute…

Sur cette phrase énigmatique, il alluma sa lanterne, mit sa pelisse, ses socques, et disparut.

Une demi-heure après, la portière de ma chambre se soulevait pour donner passage à six jeunes garçons israélites, vêtus de robes fourrées, rouges, bleues, vertes et orange. Kaïroullah les accompagnait avec un autre vieillard plus hideux que lui-même, et tout ce monde s’assit à terre avec force révérences, tandis que je restais aussi impassible et immobile qu’une idole égyptienne.

Ces enfants portaient de petites harpes dorées sur lesquelles ils se mirent à promener leurs doigts chargés de bagues de clinquant. Il en résulta une musique originale que j’écoutai quelques minutes en silence.

— Comment vous plaisent, monsieur Marketo, me dit le vieux Kaïroullah en se penchant à mon oreille.

J’avais déjà compris la situation et je ne manifestai aucune surprise ; j’eus seulement la curiosité