quartier d’Eyoub et des grands cimetières. Encore des échappées sur la nappe bleue de Marmara, les îles ou les montagnes d’Asie, mais les passants rares et les cases tristes ; — un sceau de vétusté et de mystère, — et les objets extérieurs racontant les histoires farouches de la vieille Turquie.
Il est nuit close, le plus souvent, quand nous arrivons à Eyoub, après avoir dîné n’importe où, dans quelqu’une de ces petites échoppes turques où Achmet vérifie lui-même la propreté des ingrédients et en surveille la préparation.
Nous allumons nos lanternes pour rejoindre le logis, — ce petit logis si perdu et si paisible, dont l’éloignement même est un des charmes.
VIII
Mon ami Achmet a vingt ans, suivant le compte de son vieux père Ibrahim ; vingt-deux ans, suivant le compte de sa vieille mère Fatma ; les Turcs ne savent jamais leur âge. Physiquement, c’est un drôle de garçon, de petite taille, bâti en hercule ; pour qui ne le saurait pas, sa figure maigre et