Page:Loti - Aziyadé.djvu/180

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Je suis sûr que vous comprenez très bien ceci, car c’est là l’état dans lequel je vous ai vu plus d’une fois plongé.

Votre nature ressemble beaucoup à la mienne, ce qui m’explique fort bien la très grande sympathie que j’ai ressentie pour vous presque de prime abord. — Axiome : Ce que l’on aime le mieux chez les autres, c’est soi-même. Lorsque je rencontre un autre moi-même, il y a chez moi accroissement de forces ; il semblerait que les forces pareilles de l’un et l’autre s’ajoutent et que la sympathie ne soit que le désir, la tendance vers cet accroissement de forces qui, pour moi, est synonyme de bonheur. Si vous le voulez bien, j’intitulerai ceci : le grand paradoxe sympathique.

Je vous parle un langage peu littéraire. Je m’en aperçois bien : j’emploie un vocabulaire emprunté à la dynamique et fort différent de celui de nos bons auteurs ; mais il rend bien ma pensée.

Ces sympathies, nous les éprouvons d’une foule de manières différentes. Vous qui êtes musicien, vous les avez ressenties à l’égard de quoi, s’il vous plaît ? Qu’est-ce qu’un son ? Tout simplement une sensation qui naît en nous à l’occasion d’un