LIX
LOTI À PLUMKETT
Oh ! la belle nuit qu’il faisait… Plumkett, comme Stamboul était beau !
À huit heures, j’avais quitté le Deerhound.
Quand, après avoir marché bien longtemps, j’arrivai à Galata, j’entrai chez leur « madame » prendre en passant mon ami Achmet, et tous deux nous nous acheminâmes vers Azar-kapou, par de solitaires quartiers musulmans.
Là, Plumkett, deux chemins se présentent à nous chaque soir, entre lesquels nous devons choisir, pour rejoindre Eyoub.
Traverser le grand pont de bateau qui mène à Stamboul, s’en aller à pied par le Phanar, Balate et les cimetières, est une route directe et originale ; mais c’est aussi, la nuit, une route dangereuse que nous n’entreprenons guère qu’à trois, quand nous avons avec nous notre fidèle Samuel.
Ce soir-là, nous avions pris un caïque au pont