veilleuse de Paris ; ils s’étalaient à côté d’elle sur le divan, noués au bout par des rubans jaunes, et mêlés de fils d’or, à la manière des femmes arméniennes. Une masse d’autres petits cheveux plus courts et plus rebelles formaient nimbe autour de ses joues rondes, d’une pâleur chaude et dorée. Des teintes d’un ambre plus foncé entouraient ses paupières ; et ses sourcils, très rapprochés d’ordinaire, se rejoignaient ce soir-là avec une expression de profonde douleur.
Elle avait baissé les yeux, et on devinait seulement, sous ses cils, ses larges prunelles glauques, penchées vers la terre ; ses dents étaient serrées, et sa lèvre rouge s’entr’ouvrait par une contraction nerveuse qui lui était familière. Ce mouvement qui eût rendu laide une autre femme, la rendait, elle, plus charmante ; il indiquait chez elle la préoccupation ou la douleur, et découvrait deux rangées pareilles de toutes petites perles blanches. On eût vendu son âme pour embrasser ces perles blanches, et la contraction de cette lèvre rouge, et ces gencives qui semblaient faites de la pulpe d’une cerise mûre.
Et j’admirais ma maîtresse ; je me pénétrais à la