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Page:Loti - Aziyadé.djvu/285

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XIX

26 mars.

Encore un jour, — dernier sursis de notre départ.

Encore un jour, encore une toilette chez leur « madame » et je me retrouve à Stamboul.

Il fait temps sombre d’orage, la brise est tiède et douce. Nous fumons un narguilhé de deux heures sous les arcades mauresques de la rue du Sultan-Sélim. — Les colonnades blanches, déformées par les années, alternent avec les kiosques funéraires et les alignements de tombeaux. Des branches d’arbres, toutes roses de fleurs, passent par-dessus les murailles grises ; de fraîches plantes croissent partout, et courent gaiement sur les vieux marbres sacrés.

J’aime ce pays, et tous ces détails me charment ; je l’aime parce que c’est le sien et qu’elle a tout animé de sa présence, — elle qui est encore là tout près, et que cependant je ne verrai plus.

Le soleil couchant nous trouve assis devant la mosquée de Mehmed-Fatih, sur certain banc où