Page:Loti - Aziyadé.djvu/299

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nouvelles de la Turquie ! Mais j’entrerai dans une autre mer, tellement immense, que tu n’as aucune idée d’une étendue pareille, et il me faudra, là, naviguer plusieurs jours en remontant vers l’étoile (le nord) pour arriver dans mon pays — dans mon pays, où nous voyons plus souvent la pluie que le beau temps, et les nuages que le soleil.

» Je serai là-bas bien loin de vous et cette contrée ne ressemble guère à la tienne ; tout y est plus pâle, et les couleurs de toute chose y sont plus ternes ; c’est comme ici quand il fait de la brume, encore est-ce moins transparent.

» Le pays est si plat, que tu n’en as jamais vu de semblable, si ce n’est quand tu es allé en Arabie, faire à la Mecque le pèlerinage que tout bon musulman doit au tombeau du prophète ; seulement, au lieu de sable, c’est de l’herbe verte et de grands champs labourés. Les maisons sont toutes carrées et pareilles ; pour perspective, on n’a guère que le mur de son voisin, et souvent cette platitude vous étouffe, on voudrait s’élever pourvoir plus loin.

» Encore n’y a-t-il pas, comme en Turquie, des escaliers pour monter sur les toits, et, moi qui te