Aller au contenu

Page:Loti - Jérusalem, 1895.djvu/47

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ces voiles qui accentuent une étrange ressemblance, quand surtout elles tiennent sur l’épaule un petit enfant : on croit, à chaque tournant des vieilles rues sombres, voir apparaître la Vierge Marie, — celle des tableaux de nos Primitifs…



Des voitures de l’agence Cook, des fiacres remplis de touristes, pour lesquels il faut se ranger sous les portes. Une odieuse enseigne en français : « Un tel, fabricant d’objets de piété à des prix modérés. » Et enfin nous mettons pied à terre sur la grande place de Bethléem, que ferment là-bas les murs sévères de l’église de la Nativité. Il y a des hôtels, des restaurants, des magasins à devanture européenne, remplis de chapelets. Il y a une station de fiacres et une quantité de ces êtres, d’une effronterie spéciale, qui font métier d’exploiter les voyageurs…



On est admis par petits groupes et à son tour dans l’église et la grotte de la Nativité, qui confinent à un grand couvent de Franciscains, pilotes de ces saints lieux.