Aller au contenu

Page:Loti - Jérusalem, 1895.djvu/58

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

V

Jeudi, 29 mars.

Le jour de notre entrée à Jérusalem, — un jour auquel nous avons songé d’avance, un peu comme les pèlerins d’autrefois, pendant quarante jours de désert.

Avant le soleil levé, un vent terrible nous éveille. Sans ces oliviers autour de nous, nos tentes auraient déjà pris la volée.

Vite, il faut se vêtir, faire replier toutes ces toiles tendues, corder nos bagages, et nous voilà dehors, sur les cailloux de l’enclos, au bord de la route, par un matin désolé et froid. Alors, en grand désarroi de nomades, nous montons à cheval deux heures plus tôt que nous ne pensions, pour aller dans la ville sainte chercher un définitif abri.

Le soleil se lève, pâle et sinistrement jaune, un