rectes ; à côté de quelques fleurs inconnues, il y pousse des dahlias comme en France, des zinias, des marguerites-reines, des roses de Bengale — plus petites que les nôtres et plus rouges, — et, naturellement, des anémones-du-Japon. Au lieu des pommiers de nos campagnes françaises, couverts à cette saison de pommes jaunes ou rouges, ici, toujours ce même arbre : le kaki, dont le feuillage ressemble à celui du néflier et dont les fruits sont d’une couleur dorée encore plus éclatante que celle des oranges.
À tous les angles du chemin que nous suivons, des petits bouddhas en granit sont plantés, comme chez nous, les saints et les calvaires. En général, ils sont plusieurs de compagnie, alignés bien en rang, sous un toit de bois qui les abrite de la pluie ; quelques-uns même portent des collerettes en drap rouge, des colliers de perles, des bracelets. Devant eux, des vases grossiers où trempent des fleurs. C’est un Japon tout à fait campagnard que nous traversons à présent. Beaucoup de pagodes ; — le moindre village en a deux ou trois, — posées toujours sur des monticules, à l’ombre de grands arbres ; on y monte par des escaliers raides, aux marches de bois ou de granit, en passant toujours sous deux ou trois de ces portiques religieux appelés tori, dont la forme, éternellement la même, est d’une étrangeté mystérieuse.