étions pas doutés. Les uns, encore entretenus, dressant leurs cornes sombres au fond de jardins où des camélias sont taillés en bordures et en charmilles ; d’autres, tout à fait abandonnés, l’entrée fermée, le jardin inculte, les charmilles retournant à la broussaille de forêt ; tout vermoulus, ces derniers, et renfermant sans doute des légions de dieux qui tombent en poussière. On en aperçoit de perchés sur les collines, et d’enfouis dessous, dans des souterrains dont les entrées béantes sont noires : ceux-ci, voués sans doute à ces Esprits sépulcraux du pays des racines dont parle le rituel shintoïste. Il y a même çà et là de grands rochers naturels qui ont aussi des formes de temples ; il y a dans des recoins, des alignements de dieux en granit couverts de mousse : ailleurs, des inscriptions mystérieuses, des pierres tombales. C’est comme un immense lieu d’adoration, sur lequel la forêt a étendu son linceul vert.
Maintenant nous sortons de dessous bois, pour passer à travers des champs de mil fauchés, des champs de pommes de terre et des champs de riz. Je ne sais quel aspect d’abandon et de misère, bien inusité au Japon, attriste ce coin de cam-