de si bon matin à la Sainte Montagne. Quand j’approche de nouveau du quartier magnifique des empereurs, le soleil plus élevé et plus clair perce mieux la voûte noire des arbres, ruisselle davantage sur les monstres d’or et les rosaces d’or, aux faîtes des temples. Vue par en dessus, des hauteurs surplombantes, cette ville des morts paraît comme aplatie sous ses toits lourds revêtus de bronze : c’est une des étrangetés, et peut-être un défaut de cette architecture, ces toits trop compliqués, trop débordants, trop énormes, posés comme d’écrasantes carapaces, sur des murailles merveilleuses, mais en somme peu élevées.
Il fait plus chaud en redescendant. Les cigales chantent comme au beau mois de juin et des singes sautent dans les branches, en criant avec des voix d’oiseau, aigres et vilaines. Quel pays où tout est bizarre, ce Japon ! Un hiver presque comme celui de France, avec des gelées, des neiges, — et les cycas poussent tout de même, les bambous deviennent grands comme des arbres ; d’un bout de l’année à l’autre les cigales chantent ; les singes frileux trouvent moyen de vivre dans les bois, les campagnards vont presque nus aux champs, et tout le monde grelotte dans des maisons de papier. Vraiment on dirait d’un pays tropical qui serait remonté vers le nord sans s’en