Page:Loti - Japoneries d’automne, 1926.djvu/71

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toutes sont jolies, fines, distinguées, nerveuses, avec des mains exquises. On les a triées dès l’enfance parmi les bébés les plus réussis ; c’est ensuite à Yeddo, au collège des guéchas, qu’elles ont été formées, comme au Conservatoire. De très bonne heure on les a dressées à n’être qu’un objet de luxe et de plaisir. Elles font toutes les danses que l’on veut, gracieuses, mystiques, obscènes ou terribles, à visage découvert ou avec des masques. Il y en a parmi elles qui ont bien dix ans à peine, très charmantes petites poupées sans âme, caressantes comme des chattes, drôlement costumées, drôlement peintes, sentant bon, ayant des amours de petites mains frêles.