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pleins de lauriers-roses, et de gais villages, avec toujours leurs places, leurs fontaines décoratives et leurs statues. Au lieu des calvaires, qui sont encore de tradition chez nous aux carrefours des campagnes, ici, ce sont partout des fresques sur des pans de murs, des fresques en couleurs vives qui donnent bien la note italienne, des « Saintes familles » en vêtements roses sous un ciel bien bleu.

D’abord nous suivions comme hier le chemin du Carso, mais le calme relatif revient nous entourer dès que nous bifurquons sur la droite pour aller vers l’Adriatique, vers les lagunes ou beaucoup de préparatifs viennent d’être faits dans un grand mystère. Bientôt nous franchissons l’ancienne frontière et nous voici dans ce qui était l’Autriche, — zone aujourd’hui reconquise et libérée après tant d’années de servage, — le but de la présente guerre, comme on sait, n’étant point de faire des conquêtes nouvelles, mais de rendre à l’Italie ce qui jadis lui avait été arraché.

À gauche de notre route va passer la très vénérable basilique d’Aquileia, à laquelle, malgré notre hâte, il faudra bien nous arrê-