Page:Loti - L’Horreur allemande, 1918.djvu/184

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des Barbares ! Cette vérité effroyable, on voudrait la dire et la redire, à satiété la répéter, la crier, la marteler dans la tête de ceux qui n’ont pas vu, se refusent à croire, ou bien qui tout de suite oublient !…


Et le châtiment tarde encore ! Une race qui a pu se complaire à ces destructions n’a pourtant plus aucun droit de vivre en liberté sous le ciel du xxe siècle ; il lui faudrait au moins des tutelles sans merci, le régime des condamnés de droit commun. Et comment n’est-il pas à la camisole de force, le plus immonde et le plus dangereux des fous, lui, toujours lui, qui les mène tous ! Contre de tels êtres, est-ce possible que la révolte de la conscience humaine ne soit pas déjà tout à fait unanime ? Après ces trois ans de crimes inouïs, de défis jetés à l’honneur le plus rudimentaire, songer qu’il y a encore des germanophiles, — et même tout près de nous, dans un pays naguère ami du nôtre et si chevaleresque, — songer qu’il y en a encore, c’est une chose devant quoi le sens commun reste confondu…