Page:Loti - L’Horreur allemande, 1918.djvu/208

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ginais n’y trouver que la glorification de la force brutale, dans la vraie manière allemande. Ce n’est que tout dernièrement, sur le front, que je me décidai à y jeter les yeux, d’après le conseil d’un de mes amis qui m’avait écrit : « Mais, au contraire, lisez-le donc, il vous amusera tant ! »

Et je l’ai lu !… Oh ! cher petit Allemand de mon cœur, quelle joie il m’a causée ! — (Cher petit Allemand de mon cœur est d’une extrême vulgarité ; je le reconnais et m’en excuse ; mais cette formule d’admiration m’est venue d’elle-même, irrésistible, sans doute parce qu’elle est adéquate au sujet.)

Je l’ai lu, et voici quelques-unes des perles que j’y ai recueillies : « Je ne crois qu’à la civilisation française, et pas à tout le reste de ce que l’on appelle en Europe culture, pour ne rien dire de la civilisation allemande. Les rares cas de : haute culture que j’ai trouvés en Allemagne étaient tous d’origine française. »

Plus loin : « Si je retourne toujours vers les vieux auteurs français (p. 52)[1], si j’aime

  1. Ces numéros de pages correspondent à la traduction de l’Ecce homo de Nietzsche, édition du Mercure de France.