Page:Loti - L’Horreur allemande, 1918.djvu/24

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trouva même, à force de mensonges et d’argent, il s’en trouva de germanophiles !

Mais c’est aujourd’hui, au cours de leur brillante retraite[1], que l’horreur atteint vraiment son comble, c’est aujourd’hui le véritable démasquage de la Germanie, osant enfin tout à fait dévoiler au monde son visage de goule. Depuis Attila, l’Europe n’avait plus l’idée de mœurs pareilles : les populations civiles emmenées en esclavage ; la destruction, le vol, la tuerie, et jusqu’aux violations des sépultures de nos soldats, officiellement et minutieusement organisés par ordre des chefs.

Et cela, comment pourraient-ils le nier, puisqu’ils ont eux-mêmes conté en détails dans leurs propres journaux, se complaisant à glorifier toute la peine que leurs troupes avaient dû prendre, par ordre, au moment d’évacuer nos villes déjà martyres, afin de ne plus nous laisser derrière eux qu’un désert ? N’ont-ils pas eu la naïveté d’ajouter aussi

  1. Il s’agit ici de la retraite qui, au début de 1917, nous avait momentanément rendu Noyon, retraite qu’ils avaient eux-mêmes, on s’en souvient, qualifiée de brillante.