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II

LE TEMPLE DES ROCHERS


Au sortir de la forêt où les ruines sont enfouies, au seuil de la jungle, le Temple des Rochers a gardé intacts ses dieux millénaires.

Çà et là, dans les lointains de la plaine sauvage, on en aperçoit, de ces rochers pareils à ceux du temple et provenant d’on ne sait quels cataclysmes anciens. Arrondis et lisses, sortes de boursouflures brunes dont rien dans le sol d’alentour n’explique la présence, ils semblent d’énormes bêtes isolément posées sur les herbages.

Ceux qui recèlent le sanctuaire forment quelque chose comme une réunion de monstres couchés, et le plus gros porte la dagaha indicatrice (le clocher bouddhique), ainsi qu’un éléphant porterait sa tourelle — une très vieille petite dagaha, toute blanche de chaux sur cette croupe sombre.