Page:Loti - La Chanson des vieux époux, 1899.djvu/28

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avec la même lutte pour manger, la même décrépitude et la même misère. Avaient-ils encore des joies, de petits restes d’espérance ? Avaient-ils bien encore des pensées, seulement, et pourquoi s’obstinaient-ils à vivre, quand la terre était là toute prête pour les recevoir, pour achever de les décomposer sans plus les faire souffrir ?…

Ils se rendaient à toutes les fêtes religieuses célébrées dans les temples.

Sous les grands cèdres noirs qui ombragent les préaux sacrés, au pied de quelque vieux monstre en granit, ils s’installaient de bonne heure, avant l’arrivée des premiers fidèles, et tant que durait le pèlerinage, beaucoup de passants s’arrêtaient à eux. Jeunes