Page:Loti - La Chanson des vieux époux, 1899.djvu/31

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devant Kaka-San qui les voyait encore et devant Toto-San qui ne les voyait plus. On leur jetait toujours un regard bienveillant, et parfois, d’un groupe, quelqu’un se détachait pour leur porter une aumône ; on leur faisait même des révérences, tout comme à des gens de bonne compagnie, tant ils étaient connus et tant on est poli dans cet Empire.

Et ces jours-là, il leur arrivait à eux aussi de sourire à la fête, quand le temps était beau et la brise tiède, quand leurs douleurs de vieillesse étaient un peu endormies au fond de leurs membres épuisés. Kaka-San, émoustillée par le brouhaha des voix rieuses et légères, se reprenait à minauder comme les dames qui pas-