Page:Loti - La Chanson des vieux époux, 1899.djvu/47

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on se mit en devoir de creuser la terre. Tout le monde était pressé, ne voulant pas manquer le pèlerinage, ni laisser cette pauvre vieille sans sépulture, d’autant plus que la journée s’annonçait chaude et que déjà de vilaines mouches s’assemblaient.

En une demi-heure le trou fut prêt. On tira la morte de sa boîte, en l’enlevant par les épaules, et on la mit en terre, assise comme elle avait toujours été, l’arrière-train recoquillé comme durant sa vie, semblable à une de ces guenons desséchées que les chasseurs rencontrent parfois au pied des arbres dans les forêts.

Toto-San essayait de tout faire par lui-même, n’ayant plus bien ses idées et gênant les coolies, qui n’avaient pas