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Page:Loti - La Galilée, 1896.djvu/209

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XVI 
Mercredi, 2 mai. Le vent a sifflé toute la nuit, un vent glacé par son passage sur les cimes blanches. Au réveil, l’atmosphère balayée est d’une limpidité absolue ; les neiges resplendissent, et svelte, dominatrice, reine, la colonnade du temple du Soleil se dresse là-bas dans l’air ; au-dessus des fraîches verdures neuves des peupliers, au-dessus du temple de Jupiter et de l’amas des grandes ruines, très haut, toute rosée et resplendissante sous les rayons d’un nouveau matin, elle se détache en avant du Liban neigeux. Campés à l’écart comme nous le sommes, nous voyons à peine la Baalbek d’aujourd’hui, infime, presque lilliputienne à côté des reste de la grande, de la Baalbek de Baal. Mais, devant nos tentes, qui