Page:Loti - La Maison des aïeules, 1927.djvu/72

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en réalité, qu’en ferons-nous bien, de cette maison ? Résider ici, fût-ce même en passant, résider au milieu de cette île, redevenir quelqu’un de cette petite ville morne, voir chaque matin à mon réveil ce jardin-cimetière, non je ne pourrais plus !… À moins que ce ne soit plus tard dans la suite des années, si, quelque part en Orient, je ne tombe pas au bord d’un chemin… Oui, plus tard, qui sait, rentrer ici pour le déclin de ma vie, puis dormir dans ce vieux sol où gisent des ossements d’ancêtres… Et qu’on inscrive alors sur ma pierre ce verset de l’Écriture : « Celui-là est venu de la grande tribulation !… »


À côté de mon fils, sur les marches du seuil, je m’assieds pour songer, dans ce silence,