Page:Loti - La Mort de notre chère France en Orient, 1920.djvu/44

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« Un crime » contre le principe des nationalités, parce que, dans les vastes territoires ottomans, la seule nationalité digne d’être appelée ainsi, la seule qui vaille, la seule qui ait le nombre, la cohésion, la loyauté et l’énergie, est la nationalité turque : tous ceux d’entre nous qui ont vécu en Orient le savent de la façon la plus certaine ; on ne le met en doute que dans la Métropole, où l’on vit, hélas ! sur de vieux préjugés, dans une stupéfiante ignorance des choses orientales, et c’est à peine si nos milliers de combattants revenus de là-bas commencent, par l’unanimité de leurs ardents témoignages, à battre en brèche chez nous l’œuvre pernicieuse de la calomnie levantine. Les Grecs, qui en ce moment protestent avec tant de hauteur, ne constituent en Turquie que des minorités éparses en quelques points de la côte ; ils sont, avec les Arméniens, d’insatiables spéculateurs qui, depuis l’arrivée des Turcs en Europe, n’ont cessé de les exploiter jusqu’à la ruine.

« Un incalculable préjudice porté à notre patrie », disais-je, parce que d’abord, si la France, qui est l’une des plus grandes puissances en Islam, commettait cette faute sans excuse de laisser escamoter le Khalife des