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chez lesquels on ait pu dire, comme à Beyrouth : « La colonie française est restée intacte. » (Dépêche de l’amiral français à notre gouvernement.) Ce sont là des faits absolus, des faits patents, que, malgré l’acharnement des calomnies levantines, tout homme de bonne foi peut vérifier sans peine.

Or, si la disette des Boches est exagérée et camouflée comme tout ce qui vient de ces professionnels menteurs, les Turcs, eux, meurent littéralement de faim et de froid ; nos journaux de Paris, même les moins suspects de tendresse pour eux, font de la littérature sur le spectacle terrible de leur misère, mais, depuis trois mois qu’ils se sont rendus à la merci de leurs soi-disant protecteurs séculaires, personne n’a songé à leur donner un morceau de pain ni une paire de sabots !

J’ose donc implorer la pitié, ou plutôt la justice de nos gouvernants et de tous les gouvernants alliés pour qu’au moins ces malheureux égarés d’un moment ne soient pas traités d’une façon plus impitoyable que les pires de nos ennemis !

Je citerai maintenant en faveur des Turcs un témoignage étranger. C’est mon ami, M. L. Barthou, qui le tient d’un grand homme