devenue aujourd’hui une imposante matrone, un peu marquée, mais agréable encore.
Avec un sourire spécial, gros de confidences intimes, mademoiselle Dédé, qui a vu mon émoi, me donne d’abord à entendre que ce n’est rien de grave.
Dans le jardin où elle me reconduit ensuite, — car je ne prolonge pas davantage une entrevue qui semble à peine plaire, — elle m’explique comment madame Prune, après une jeunesse interminable, vient de traverser enfin, et victorieusement du reste, certaine crise, certain tournant de la vie par où les autres femmes passent toutes, mais en général nombre d’années plus tôt.
Elle me conte aussi qu’elle-même, Dédé-San, après avoir consacré quatorze années de sa jeunesse à l’une des maisons les mieux fréquentées du Yoshivara, se voit aujourd’hui revenue de tant d’illusions, de tant et tant qu’elle a résolu de se retirer, avec son petit pécule, sous l’égide indulgente de madame Prune.