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Page:Loti - Le Roman d’un spahi, 1881.djvu/35

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Jean s’accouda à la fenêtre, et se mit à rêver en regardant vaguement le grand décor africain qui se déroulait devant lui.

Les silhouettes pointues des cases yolofes, massées par centaines à ses pieds ; — au loin, la mer agitée et la ligne éternelle des brisants d’Afrique ; — un soleil jaune, près de disparaître, éclairant encore d’une lueur terne le désert à perte de vue, le sable sans fin ; — une caravane lointaine de Maures, des nuées d’oiseaux de proie planant dans l'air, — et, là-bas, un point où se fixaient ses yeux : le cimetière de Sorr, où déjà il avait conduit quelques-uns de ses camarades,