l’eau ? » Nous disons : « Oui, allez à la Vallée de la Fontaine, à tant d’heures de marche vers l’Occident. » Et nous les perdons de vue, à un tournant du dédale gris.
De la cendre et de la cendre. Nous ne sortons pas des grisailles mates, aux aspects friables et poudreux.
Et nous campons dans une petite plaine de rien, où il fait presque nuit avant le coucher du soleil, parce qu’elle est murée, encaissée de tous côtés par des montagnes verticales, d’un millier de mètres de haut, qui ont l’air de n’être que de prodigieuses piles de cendres. L’étroite vallée par laquelle nous sommes venus ici, et celle que nous prendrons pour en sortir demain, sont deux profondes fissures d’ombre, donnant tristement sur des régions de ténèbres. Nous sommes au pied des plus hauts contreforts de ce Djebel-Tih, que nous allons franchir pour pénétrer dans un autre désert…
Il y a quelques tout petits arbres, encore sans feuilles, le mélancolique printemps d’ici tardant à descendre dans l’obscurité de ces montagnes : mimosas épineux et rabougris, comme ceux que nous avions une première fois rencontrés. — Et pas d’eau.
Cependant, un campement de deux ou trois familles bédouines est là, dans notre voisinage, sous