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Page:Loti - Les Désenchantées, 1908.djvu/289

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Eh bien ! il ne manquait plus qu’une musique pareille, pour compléter l’angoisse, sans cause et sans nom, d’une telle soirée…

Et longtemps cet air de flûte, qu’André se faisait rejouer au crépuscule, conserva le pouvoir d’évoquer pour lui tout l’indicible de ces choses réunies : le retour des Eaux-Douces pour la dernière fois ; les trois petits fantômes noirs, sur une mer agitée, rentrant à la nuit tombante s’ensevelir dans leur sombre harem, au pied de la montagne et des bois ; le premier coup de vent d’automne ; les pelouses d’Asie semées de colchiques violets et de feuilles jaunes ; la fin de la saison au Bosphore, l’agonie de l’été…