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Page:Loti - Les Désenchantées, 1908.djvu/387

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Ils venaient d’imaginer depuis quelques jours un moyen très ingénieux de correspondre, pour les cas d’urgence. Une de leurs amies appelée Kiamouran avait autorisé André à contrefaire son écriture, très connue de la domesticité soupçonneuse, et à signer de son nom ; de plus, elle avait fourni plusieurs enveloppes à son chiffre, avec l’adresse de Djénane mise de sa propre main. Il pouvait donc leur écrire ainsi (à mots couverts cependant, par crainte des indiscrétions), et son valet de chambre, qui avait pris l’habitude du fez et du chapelet, allait porter cela directement au yali des trois petites coupables ; parfois même André l’envoyait à une heure précise et convenue d’avance ; l’une de ses trois amies se trouvait alors comme par hasard dans le vestibule, d’où les nègres venaient d’être écartés, et pouvait donner une réponse verbale au messager si sûr.