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Page:Loti - Les Désenchantées, 1908.djvu/418

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LI

Novembre allait finir, et ils étaient ensemble la dernière et suprême fois. Ce toujours même rayon de soleil, sur la maison den face, leur envoyait, pour un moment encore avant le soir, dans le petit harem pauvre et si caché au cœur de Stamboul, sa lueur réfléchie et comme fadice. La pâle Zeyneb au visage dévoilé et linvisible Djénane perdue dans le noir de ses draperies, causaient avec leur ami André aussi tranquillement quau cours de leurs entrevues ordinaires ; on eût dit que cette journée aurait des lendemains, que la date du 30 novembre, désignée pour trancher tout, nétait pas si proche, ou peut-être même n’arriverait point ; vraiment, rien n’indiquait que jamais, jamais plus, après cette fois-là, ils ne réentendraient sur terre sonner leurs voix….

Zeyneb, sans apparente émotion, combinait des moyens de sécrire quand il serait en France : "La poste