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Page:Loti - Les Désenchantées, 1908.djvu/439

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Nous tous qui mourrons, notre prière monte vers toi, ô Djénane-Feridé— Azâdé, et te demande de ne pas nous oublier dans ton appel. Et nous, tes humbles amies, nous suivrons la voie lumineuse que tu nous auras tracée.

O Djénane-Feridé-Azàdé, que le rahmet (2) dAllah descende sur toi !

Khassim-Pacha, 15 Zilkada 1323."

Il avait lu avec hâte et avec trouble ; dabord la forme orientale de cette note ne lui était pas familière, et puis, tous ces noms différents quavait Djénane, il ne les connaissait pas à première vue ils le déroutaient… Et il fallut presque des minutes avant qu’il eût bien irrévocablement entendu qu’il sagissait delle….

(1). En Turquie, on nenvoie point de lettres de faire-part pour les morts. On avertit les amis éloignés par un entrefilet de journal, ou une note manuscrite, toujours à peu près dans la forme ci-dessus. (2). Rahmet. (La suprême miséricorde, le grand pardon divin qui efface tout.) On dit toujours pour un mort dont le nom est cité : « Allah rahmet eylésun ! » (Dieu lui donne son rahmet !) comme on disait chez nous jadis : « Que Dieu ait son âme ! »