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Page:Loti - Les Derniers Jours de Pékin, 1901.djvu/230

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DANS LA VILLE IMPÉRIALE.

qu’on se demande si on n’est pas le jouet de quelque illusion, dans ce domaine des Esprits étranges : mêmes figures et mêmes sourires, aux mêmes places ; mêmes bouquets dorés dans des vases d’or ; reproduction patiente et servile des mêmes magnificences.

Après ce second temple, une troisième cour, encore pareille aux deux autres, avec un troisième temple qui se dresse au fond, pareil aux deux premiers ! Toute pareille, cette cour, avec la même herbe de cimetière entre ses dalles usées. Mais le soleil plus bas n’éclaire plus que le faîte extrême des toits de faïence, les mille petits monstres d’émail jaune qui ont l’air de se poursuivre sur la courbure des tuiles. On frissonne de froid, le vent devenu plus âpre. Et les pigeons qui nichent aux corniches sculptées s’agitent déjà pour leur couchage, tandis que s’éveillent des hiboux silencieux qui commencent à tournoyer.

Ainsi que nous l’attendions, ce dernier temple — le plus caduc peut-être, le plus déjeté et le plus vermoulu — ne présente que la répé-