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Page:Loti - Les Derniers Jours de Pékin, 1901.djvu/38

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À NING-HAÏ.

çons qui doivent être ses petits-fils et qui la soutiennent de leur mieux, la regardant avec une tendresse et un respect infinis ; sans même paraître nous voir, comme n’ayant plus rien à attendre de personne, elle passe lentement près de nous avec un pauvre visage de désespoir, de détresse suprême et sans recours, — tandis que les soldats, derrière elle, jettent dehors, avec des rires, les modestes images de son autel d’ancêtres. Et le beau soleil de ce matin d’automne resplendit tranquillement sur son petit jardin très soigné, fleuri de zinnias et d’asters…

Le fort échu en partage aux Français occupe presque l’espace d’une ville, avec toutes ses dépendances, logements de mandarins et de soldats, usines pour l’électricité, écuries et poudrières. Malgré les dragons qui en décorent la porte et malgré le monstre à griffes que l’on a peint devant l’entrée sur un écran de pierre, il est construit d’après les principes les plus nouveaux, bétonné, casematé et garni de canons Krupp du dernier modèle. Par malheur pour