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Page:Loti - Les Derniers Jours de Pékin, 1901.djvu/430

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VERS LES TOMBEAUX DES EMPEREURS.

Personne dans ces chemins ombreux. Un silence de désert. À peine, de temps à autre, le croassement d’un corbeau, — trop funèbre, à ce qu’il semble, pour les tranquilles enchantements de ce lieu, où la Mort a dû, avant d’entrer, dépouiller son horreur, pour demeurer seulement la Magicienne des repos qui ne finiront plus.

Par endroits, les arbres sont alignés en quinconces, formant des allées qui s’en vont à perte de vue dans la nuit verte. Ailleurs, ils ont été semés sans ordre ; on dirait qu’ils ont poussé d’eux-mêmes comme les plantes sauvages, et on se croirait en simple forêt. Mais des détails cependant viennent rappeler que le lieu est magnifique, impérial et sacré ; le moindre pont, jeté sur quelque ruisseau qui traverse le chemin, est de marbre blanc, d’un dessin rare, couvert de précieuses ciselures ; ou bien quelque bête héraldique, accroupie à l’ombre, vous lance au passage la menace de son rire féroce ; ou bien encore un obélisque de marbre, enroulé de dragons à cinq griffes, se dresse inattendu,