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MADAME CHRYSANTÈME

confient ; puis deux cousines de ma femme qui sont fort mignonnes, et enfin des amies, des petites invitées de dix ou douze ans quelquefois, fillettes de notre quartier envers lesquelles nos mousmés ont désiré se montrer polies.

Oh ! l’étonnante petite compagnie que nous traînons à notre suite, dans les maisons de thé, le soir ! Les impayables minois, les piquets de fleurs drôlement plantés sur des têtes enfantines et comiques ! — On dirait d’un vrai pensionnat de mousmés en récréation de nuit sous notre surveillance.


Yves nous raccompagne lorsqu’il s’agit ensuite de remonter chez nous, — Chrysanthème poussant de gros soupirs d’enfant fatigué, s’arrêtant à chaque marche, s’appuyant à nos bras.

Quand nous sommes en haut, il nous dit adieu, touche la main de Chrysanthème, puis redescend encore une fois, par le versant qui mène aux quais, aux navires, et traverse la rade dans un sampan pour regagner la Triomphante.

Nous, à l’aide d’une sorte d’anneau à secret, nous ouvrons la porte de notre jardin, où les pots de